Qui est le Fou de Bassan?

Le Fou de Bassan (Morus bassanus, Linné 1758) appartient à l'ordre des Pelecaniformes, famille des Sulidés.
Pendant la periode de reproduction, cet oiseau marin vit en colonies pouvant réunir plusieurs dizaines de milliers de couples, situées sur des falaises ou des îles rocheuses. Il se nourrit en mer et peut parcourir de grandes distances pour rejoindre ses sites de pêche.
Le Fou de Bassan présente une particularité dans sa technique de pêche. Après avoir repéré ses proies, il s'élève dans les airs avant de piquer droit vers l'eau en repliant ses ailes le long du corps. Il pénètre ainsi l'eau avec une surface minimale et peut plonger plusieurs mètres sous la surface avec une vitesse élevée.

Longueur : 88 à 100 cm
Envergure : 165 à 180 cm
Poids : 2,8 kg à 3,2 kg

Aire de répartition en Atlantique : Est du Canada, Iles Britanniques, France (ïle Rouzic, réserve des Sept Iles), Islande, Norvège
Statut en France : nicheur. migrateur. hivernant. Espèce protégée (liste orange)

A suivre...

la naissance du projet

Il y a un an, je me suis mise en quête d'un sujet de doctorat en écologie marine. Naturellement, je me suis tournée vers le Dr David Grémillet, chercheur au DEPE à Strasbourg, avec qui j'avais fait une mission au Groenland en 2003. Il m'a proposé de m'encadrer et a imaginé plusieurs sujets correspondant aux thématiques qui m'intéressaient.
Je souhaitais travailler en cotutelle avec un chercheur étranger et David a pris contact avec le Dr Svein-Hakon Lorentsen, qui a répondu favorablement immédiatement.
Dans le même temps, j'ai déposé ma candidature auprès de la Fondation Marcel Bleustein Blanchet pour une Bourse de la Vocation.

Après quelques mois de décantation et une deuxième mission au Groenland, nous avons véritablement démarré et comme un bonheur ne vient jamais seul, j'ai obtenu une des bourses de la Fondation!
Notre étude porte donc sur les populations de Fous de Bassan du nord de la Norvège. Nous allons collecter des informations sur l'écologie alimentaire (ou le comportement alimentaire) en 1) observant des couples (fréquence des allers-retours, temps passé ensemble au nid...) sur les colonies de Runde, des Lofoten, du Finmark; 2) en équipant 20 oiseaux avec des appareils miniatures capables d'enregistrer les déplacements (position, durée, vitesse, plongée...) dans les colonies où cela est possible.
Nous comparerons ces données entre les colonies pour comprendre quel est le lien entre le statut de la colonie (en croissance, en déclin ou stable) et les efforts de pêche des oiseaux pendant leur période de reproduction.
Les oiseaux nichant en mer de Barents sont soumis à de nombreuses pressions (exploitation pétrolière, pêche, changements climatiques) susceptibles de peser lourdement sur leur capacité de reproduction : diminution des ressources, pollution...
En définissant les secteurs de pêche et le comportement alimentaire des oiseaux, il sera possible d'identifier les facteurs limitant ou favorisant le succès reproducteur.